Principes d'éducation

Limites, autorité,

des repères pour mieux grandir

« L'autorité, c'est de ne pas donner le pouvoir. » Didier Pleux - Psychologue

Culpabilité, faiblesse, peur de déplaire... Il n'est pas toujours facile d'imposer des règles à son enfant.

Limites, autorité, des repères pour mieux grandir

 

* 1 - Interdits : Faîtes appel à votre bon sens
* 2 - Il n'y a pas d'âge pour poser des limites

* 3 - Des règles universelles

* 4 - La punition, un passage obligé

5 - Stop à la culpabilité

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1 - Interdits : faites appel à votre bon sens

Interdits : faites appel à votre bon sens

Ce que vous êtes en droit d'interdire, c'est ce que tous les parents interdisent ! C'est simplement une question de bon sens. Par exemple, il est légitime d'imposer à votre enfant de porter un imperméable lorsqu'il pleut dehors.

 

En revanche, vous ne pouvez pas l'obliger à mettre un imperméable vert pomme simplement parce que vous aimez cette couleur. Et si vous avez peur de tomber dans l'autoritarisme, n'hésitez pas à dialoguer avec votre conjoint. Cela vous permettra de tempérer vos principes, de trouver un juste milieu.


2 - Il n'y a pas d'âge pour poser des limites

Il n'y a pas d'âge pour poser des limites

Vous devez imposer des repères très tôt car la construction du psychisme se joue dès le plus jeune âge. D'après Claude Halmos, psychanalyste, vous pouvez dire au bébé qui pleure la nuit parce qu'il est loin de sa mère que ses parents sont un couple, qu'ils ont besoin de dormir et qu'il ne peut pas avoir sa maman pour lui tout seul. Le bébé le comprend très bien.

 

De même, à partir de 2 ou 3 ans, un enfant est en mesure d'intégrer ce principe : "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse". Et même à l'adolescence, il n'est pas trop tard pour donner des règles. L'ado a besoin de garde-fou car il ne mesure pas les dangers, mais aussi parce qu'il se construit dans l'opposition. Cadrez-le tout en permettant l'essor de sa personnalité, là est la difficulté.


3 - Des règles universelles

Pour lui faire accepter les interdits, expliquez à votre enfant que ce sont les lois du monde et que vous ne les avez pas inventées. Il est important de lui expliquer le sens de ces règles, à quoi elles servent, car il doit comprendre qu'une loi peut aussi le protéger.

 

Dites lui que les choses qu'il ne peut pas faire à la maison (comme frapper son petit frère) sont également punies par la loi à l'extérieur. Bien sûr, une fois que vous lui avez expliqué une fois ou deux, ne passez pas votre vie à vous justifier, optez pour le "c'est comme ça et pas autrement". Les réponses fermes et catégoriques sont utiles de temps à autre, elles rassurent l'enfant sur la capacité de ses parents à le protéger.


4 - La punition, un passage obligé

Souvent difficile à appliquer, la punition est pourtant indispensable.

Imaginez que lorsque vous brûlez un feu rouge, le gendarme se contente de vous dire "ce n'est pas bien". Vous recommenceriez !

 

La sanction est donc nécessaire et ne rime pas avec mauvaise mère. Les mots n'ont de sens que s'ils sont validés par des actes. Cela fait prendre conscience à votre enfant que ce qu'il a fait est grave. Pour la forme de la punition, chaque parent est libre de faire comme il le sent : envoyer l'enfant dans sa chambre, le priver de dessert...


Il est bien entendu, hors de question de violenter un enfant, que se soit physiquement ou verbalement. Les châtiments corporels, l'humiliation ou les cris incessants sont des manifestations de violence qui, petit à petit, crée le lit de très nombreuses souffrances chez l’enfant et l’adolescent. Elle apprend aux adultes qu’ils deviendront, soit à être violents, soit à se soumettre à la violence. Le cycle de la violence est alors enclenché... Jusqu’à frapper l’humanité toute entière.


5 - Stop à la culpabilité !

Non, vous n'êtes pas une mauvaise mère parce que vous ne répondez pas au moindre de ses désirs. Fixer des règles, ce n'est pas brimer et réprimer son enfant, c'est lui apporter protection et sécurité, c'est le préparer à vivre dans la société.

 

A partir du moment où vous aurez compris que l'imposition de limites est vitale pour la construction de l'enfant, vous ne culpabiliserez plus. Car vous êtes dans la légitimité. Punir le petit dernier parce qu'il fait bêtise sur bêtise n'est pas un abus d'autorité. Répétez-vous que vous agissez pour son bien.

Peur que mon enfant ne m'aime plus

Peur de ne plus être aimé par son enfant

Les parents qui ne savent pas se faire obéir ont l'impression que diriger, commander l'enfant, c'est mal.

Ils sont persuadés que lui donner un ordre c'est peut-être l'humilier, le brutaliser, c'est être tyrannique, et que cela finit par lui faire passer le message qu'on ne l'aime pas.

 

Et leur peur, c'est que leur enfant ne les aime plus, puisqu'ils veulent commander, le brutaliser en l'obligeant à se coucher ou à se laver les dents.

 

Un parent qui aime son enfant doit être son éducateur.

Il doit l'aider à se cadrer, à savoir supporter certaines règles de vie en communauté.

Il doit même lui apprendre à savoir les intégrer pour devenir capable, plus tard, de se fixer des buts et les atteindre, c'est-à-dire de se cadrer lui-même.

 

Alors, quand votre enfant est en train de trépigner, refusant de se laver les dents, vous pouvez bien sûr commencer par lui expliquer ce qu'est une carie et pourquoi il faut se laver les dents tous les soirs. Mais il est possible que cela ne suffise pas.

Il a beau comprendre, s'il est très jeune, il est incapable de se fixer une obligation.

 

C'est ainsi, et c'est à vous de palier cette incapacité, c'est à vous d'être son tuteur pour qu'il apprenne.

C'est votre rôle, et c'est même votre devoir de parent.

Pendant que votre enfant hurle et proteste, alors que vous lui imposez le lavage des dents, observez-vous de loin.

Vous êtes en train de l'aider à grandir, à lui apprendre que dans la vie, il y a des obligations, vous êtes en train de l'aider à se construire une structure intérieure solide.

C'est un service que vous lui rendez, et non un mauvais traitement que vous lui infligez.

 

Quand vous aurez réellement conscience de cela, vous n'aurez plus peur de ne pas l'aimer en le grondant, vous n'aurez plus peur qu'il ne vous aime plus.

Vous percevrez que c'est en le grondant que vous l'aimez, vous jouez votre rôle de parent comme un héros, car il est certes plus facile de faire des câlins que de taper du poing sur la table, mais vous êtes en train de faire votre devoir de parent et vous pouvez en être fier(e).

 

Au final, en pensant que vous n'aimez pas votre enfant si vous le réprimandez, vous souffrez de dissonance cognitive. Ce que vous pensez, à savoir que vous faites souffrir votre enfant, est faux.

Au contraire, vous le faites souffrir en ne le cadrant pas. Soyez perspicace et ne vous fiez pas à l'apparence, à la surface des choses. Il a l'air de souffrir ?

Peut-être un peu, mais bien moins que si vous ne lui apprenez jamais la discipline.

Sources : Dr Catherine Solano & Dr Claude Halmos, psychanalyste et spécialiste de l'enfance 

Je t'aime donc je ne céderai pas

 

A lire : Je t'aime donc je ne céderai pas d'Etty Buzyn psychologue clinicienne française, psychothérapeute et pédagogue spécialiste de la petite enfance.

 

Pour une mère digne d'éloges

 

« Il faut parfois du temps avant que des enfants ne puissent pleinement reconnaître tous les mérites de leur mère. Bien des années doivent s'écouler, souvent, pour qu'ils soient en mesure d'apprécier à leur juste valeur ses innombrables qualités : disponibilité, dévouement, attention, débrouillardise, ténacité, compréhension, douceur et... fermeté à l'occasion. 

Mais en grandissant en sagesse, en considérant le chemin parcouru et les progrès accomplis sur tous les plans, les enfants reconnaissent volontiers l'étendue des compétences et, surtout, de l'amour de celle qui les a mis au monde sans jamais cesser de les porter dans son cœur.»