• Tout d’abord, petit rappel d’anatomie : les reins filtrent les déchets transportés par le sang et les transforment en urines qui descendent de chaque rein jusqu’à la vessie par un canal, l’uretère. La vessie est fermée par un petit muscle circulaire, le sphincter, qui se dilate en même temps que la vessie se contracte, permettant ainsi la miction ou l’élimination du pipi.

• Au cours de cette deuxième année, la maturation neurologique de votre enfant progresse à grands pas. Quand il sera capable de relever un certain nombre de défis psychomoteurs, vous pourrez en déduire qu’il est apte à agir par la volonté sur l’ouverture et la fermeture de ses sphincters.

• Il se relève facilement quand il tombe ? Il sait monter et descendre seul un escalier ? Il shoote dans un ballon dans une direction donnée ? Il réussit à transporter un seau plein d'eau ? Il est physiquement prêt à devenir continent. Il a entre 18 et 22 mois, parfois moins… parfois plus !

• Le contrôle des sphincters ne suffit pas à rendre un bébé continent. Il faut aussi qu’il ait atteint un certain degré de maturation psychologique. Comment savoir où il en est ? Toujours en l’observant. S'il est capable d'offrir un de ses jouets à un visiteur qu'il trouve sympathique, quitte à le reprendre ensuite, s'il aime jouer à placer des objets dans un récipient, s'il imite de plus en plus, dans sa conduite et ses jeux, l'activité des adultes, s'il fait des jeux de transvasement, s'il est fier de ses acquisitions et aime être félicité, il est psychologiquement mûr. Il a entre 18 mois et 2 ans. Pourtant la partie n’est pas encore gagnée…

• Même si votre tout-petit est physiquement et psychologiquement prêt, cela ne veut pas dire qu’il est d’accord pour devenir continent ! Pas facile de renoncer définitivement aux couches et, avec elles, au statut de bébé. Finies les séances de change et les tendres corps à corps avec maman. Est-ce que vous l’aimerez autant après ? Il voudrait bien en être sûr…
• Et puis surtout, votre bébé a du mal à comprendre vos réactions, à vous, ses parents. Ce caca dans le pot, vous avez l’air de l’attendre comme la huitième merveille du monde. Et quand il vous l’offre enfin, vous le jetez d’un air dégoûté dans les toilettes. Il faudrait quand même savoir ce que vous voulez !
• Pour finir sur les arguments en défaveur de la continence, citons la fameuse crise d'opposition. A cet âge, un tout-petit tient à montrer avec force qu’il existe en dehors de ses parents (un peu comme il le fera plus tard au moment de l’adolescence). Tout est bon pour s’opposer : le sommeil, l’alimentation et bien sûr le pot !

• Devenir continent, c’est devenir grand. Voilà qui est excitant… En plus, papa et maman ont l’air tellement impatients : ça leur ferait drôlement plaisir que leur tout-petit ne fasse plus pipi et caca dans ses couches. Contenter ses parents (même si on s’oppose à eux cinq minutes plus tard !), c’est assez tentant : une occasion d’obtenir des félicitations, de se sentir aimé et valorisé.
• Autre argument qui milite en faveur de la continence : le désir de l’enfant de maîtriser son corps.
• En acceptant d’aller sur le pot, il découvre des sensations très agréables au niveau de son anus : en retenant ses matières fécales un instant, puis en les lâchant, il se procure un plaisir tout nouveau. Très différent de celui qu’il connaissait jusque-là : passant par la bouche, la tétée et la succion. Et il ne demande qu’à en profiter.

• A partir de 2 ans, toutes les conditions peuvent donc être réunies pour que votre enfant devienne continent. Mais parfois, cela n’arrive que vers 3 ans ! L’idéal est d’attendre qu’il se décide, sans rien faire, si ce n’est de lui proposer un pot en libre accès et de lui montrer comment on s’en sert. Alors mieux vaut attendre l'été pour ôter la couche. On peut laisser l'enfant en culotte, il ne prendra pas froid. Les incidents seront vite nettoyés et surtout vite oubliés par le petit bout. Mieux vaut enlever rapidement une culotte mouillée que trois épaisseurs de vêtements l'hiver avec tout le stress que cela implique.  
• Seulement voilà, rien n’incite les mamans à se montrer patientes. Ni le coût des couches qu’on voudrait pouvoir déduire du budget familial au plus vite. Ni les injonctions de l’Éducation nationale qui n’accepte (en théorie) en maternelle que les enfants « propres ». Ni la pression de la société tout entière, incarnée par les bonnes copines, ou les belles-sœurs qui n’ont de cesse de valoriser les mères ayant réussi à rendre leur bébé continent le plus tôt possible.
• Alors répétons-le : pour aider votre enfant au maximum dans cet apprentissage, le mieux est de réussir à tenir à distance tous ces diktats et de le laisser se rapprocher à son rythme du pot sans l’y traîner de force !

Sources : Isabelle Gravillon avec le Dr Lyonel Rossant, pédiatre. © Enfant Magazine

L’essuyage aux toilettes est effectué par les enfants dès leur entrée en maternelle. Plus personne n’est là pour les aider. Il faut donc qu’ils se débrouillent et cela se passe généralement bien. C’est le moment d’expliquer aux petites filles qu’il faut s’essuyer d’avant en arrière pour ne pas transmettre des germes situés au niveau de l’anus vers la région vulvaire; sans oublier de rappeler à tous les enfants de bien se laver les mains après chaque passages aux toilettes.