Le métier : côté Salarié(e)s

La retraite des assistant(e)s maternel(le)s

La retraite des assitant(e)s maternel(le)s

Lorsqu'elles prennent leur retraite, les assistant(e)s maternel(le)s bénéficient d'une pension servie par le régime général de la Sécurité sociale à laquelle s'ajoute une retraite complémentaire.

Elles peuvent solliciter leur retraite à partir d'un âge légal, variable entre 60 et 62 ans selon leur date de naissance.

Partir en retraite avant 60 ans est également possible, mais dans des cas très spécifiques auxquels les intéressées pourront rarement prétendre.

Le montant de cette pension dépend de plusieurs paramètres notamment :

  • du salaire perçu pendant la durée de leur activité professionnelle (25 années si elles sont nées à partir de 1948) ;
  • de la durée pendant laquelle l'assuré(e) a travaillé, sachant que pour une retraite prise par un assuré né en 1952, la durée requise pour obtenir une retraite dite à taux plein (soit un taux de 50%) est de 165 trimestres.

Selon leur situation des majorations de la pension peuvent être accordées en particulier si l'assistant(e) maternel(le) a eu des enfants.

Dans tous les cas, l'intéressé(e) percevra un minimum de retraite, appelée minimum contributif, éventuellement réduit si elle ne totalise pas le nombre de trimestres requis.

Le droit à la pension de vieillesse

L'assistant(e) maternel(le) ayant cotisé à l'assurance vieillesse, fût-ce un seul trimestre, peut demander la liquidation de sa pension de retraite lorsqu'elle remplit la condition d'âge légal de départ à la retraite. Dans certaines situations, un départ anticipé à la retraite est envisageable.

Par ailleurs, l'intéressé(e) doit, en principe, cesser son activité professionnelle, mais un régime d'exception s'applique aux assistant(e)s maternel(le)s. La nouvelle loi ne modifie pas ces dispositions.


Condition d'âge légal

Depuis le 1er juillet 2011, l'âge légal de départ à la retraite augmente progressivement pour être porté à terme à 62 ans pour les salarié(e)s né(e)s à compter du 1er janvier 1955.

 Date de naissance Âge légal de la retraite

 Entre le 1er juillet 1951

et le 31 décembre 1951

60 ans et 4 mois
En 1952 60 ans et 9 mois
En 1953 61 ans et 2 mois
En 1954 61 ans et 7 mois
En 1955 et au delà 62 ans


Départ anticipé

Certaines situations permettent aux assistant(e)s maternel(le)s, comme à l'ensemble des salariés, de solliciter leur retraite avant l'âge légal : avoir commencé à travailler jeune tout en ayant une carrière longue, présenter un handicap, voire justifier avoir exercé une activité pénible avant ou après avoir été assistant(e) maternel(le).

 

Carrières longues

Les assurés ayant commencé à travailler avant 16 ou 17 ans ou avant 18 ans peuvent bénéficier d'une retraite avant l'âge légal de départ à la retraite sous réserve de justifier :

  • d'une durée d'assurance cotisée variable selon l'année de naissance et l'âge de départ à la retraite ;
  • avoir réuni au moins cinq trimestres d'assurance avec un âge donné variable selon l'année de naissance et l'âge de départ à la retraite (en cas de naissance au quatrième trimestre, il suffit de réunir quatre trimestres dans l'année civile) [Voir tableau ci-dessous].

Départ à la retraite anticipée " carrière longue "

à compter du 1er novembre 2012

Date de naissance

Départ anticipé

à partir de

Début

d'activité avant

Durée

d'assurance

cotisée

1952

59 ans et 4 mois

60 ans

17 ans

20 ans

164

164

1953

58 ans et 4 mois

59 ans et 8 mois

60 ans

16 ans

17 ans

20 ans

169

165

165

1954

56 ans

58 ans et 8 mois

60 ans

16 ans

16 ans

20 ans

173

169

165

1955

56 ans et 4 mois

59 ans

60 ans

16 ans

16 ans

20 ans

174

170

166

1956

56 ans et 8 mois

59 ans et 4 mois

60 ans

16 ans

16 ans

20 ans

174

170

166

1957

57 ans

59 ans et 8 mois

60 ans

16 ans

16 ans

20 ans

174

166

166

1958

57 ans et 4 mois

60 ans

16 ans

20 ans

175

167

1959

57 ans et 8 mois

60 ans

16 ans

20 ans

175

167
1960

58 ans

60 ans

16 ans

20 ans

175

167
1961 à 1963

58 ans

60 ans

16 ans

20 ans

176

168

1964 à 1966

58 ans

60 ans

16 ans

20 ans

177

169

Salariés handicapés

De même, les assistantes maternelles handicapées peuvent partir à la retraite avant l'âge légal, à condition de justifier, alors qu'elles étaient dans cette situation de handicap, d'une durée totale d'assurance minimale tous régimes de base confondus, et d'une certaine durée d'assurance cotisée.

Les intéressés doivent être atteints, depuis le 1er février 2014, d'une incapacité permanente d'au moins 50%.

Auparavant, elles devaient justifier soit d'un taux d'incapacité permanente de 80 % soit avoir été reconnues comme travailleur handicapé.

A titre transitoire, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé peut toutefois continuer à être prise en compte pour les périodes antérieures au 31 décembre 2015.

 Année de

naissance

Départ anticipé

à partir de

 Durée totale

d'assurance

(en trimestres)

Durée d'assurance

cotisée

(en trimestre)

 1953

57 ans

58 ans

59 ans

105

95

85

85

75

65

 1954

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

115

105

95

85

95

85

75

65

 1955

55 ans

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

126

116

106

96

86

106

96

86

76

66

 1956 - 1957

55 ans

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

126

116

106

96

86

106

96

86

76

66
 1958 à 1960

55 ans

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

127

117

107

97

87

107

97

87

77

67

1961 à 1963

55 ans

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

128

118

108

98

88

108

98

88

78

68

 1964 à 1966

55 ans

56 ans

57 ans

58 ans

59 ans

129

119

109

99

89

109

99

89

79

69

Retraites pour incapacité permanente et pénibilité

  • Les assistant(e)s maternel(le)s justifiant d'une incapacité professionnelle peuvent bénéficier du dispositif de retraite à taux plein dès 60 ans pour pénibilité, quelle que soit leur durée d'assurance. Les conditions posées sont toutefois très strictes.

Les professionnel(le)s doivent être atteintes d'une incapacité permanente de travail :

- d'au moins 20 % causée par une maladie professionnelle ou un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques à celles indemnisées au titre d'une maladie professionnelle, la liste des lésions étant limitative (par exemple, lésions cardio-vasculaires, dermatologiques, digestives...)

- d'au moins 10 % et inférieure à 20 % ; dans ce cas, l'assurée doit prouver qu'elle a été exposée, pendant dix-sept an au minimum, à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels ("des contraintes physiques marquées", "environnement agressif" ou "contraintes liées à certains rythmes de travail") et que l'incapacité en est la conséquence.

  • Un nouveau dispositif doit, par ailleurs, voir le jour à compter du 1er janvier 2015. Chaque assuré disposera d'un compte personnel de prévention de la pénibilité. Ce compte permettra notamment d'obtenir une majoration de la durée d'assurance de huit trimestres au maximum, permettant de partir plus tôt à la retraite.

Cessation d'activité professionnelle

La retraite des assistant(e)s maternel(le)s

En principe, la liquidation de la pension de vieillesse du régime général est subordonnée à la cessation de tout lien professionnel avec le dernier employeur.

Depuis 1984, les assistant(e)s maternel(le)s bénéficient d'une dérogation à ce principe. En effet, elles sont autorisé(e)s à faire valoir leur droit à la retraite, tout en continuant à accueillir, moyennant rémunération, les enfants confiés par un particulier ou une personne morale de droit public ou de droit privé. Justification : éviter les perturbations d'ordre affectif ou psychologique que peut entraîner chez les enfants la rupture de la continuité dans le mode d'accueil.

Relevons également que, selon le droit commun, il est possible de cumuler intégralement ou partiellement un emploi et une retraite à certaines conditions qui peuvent s'appliquer, par exemple, aux assistant(e)s maternel(le)s qui changent de profession.


 

Le droit à l'information sur la retraite

 

Avant de prendre sa retraite, l'assistant(e) maternel(le) a intérêt à étudier ses droits à retraite.

Pour ce faire, elle peut solliciter sa caisse de retraite de base ainsi que sa caisse de retraite complémentaire afin d'obtenir un relevé de carrière qui retrace sa carrière professionnelle, année par année. Il n'a pas de valeur juridique. Il est également possible d'effectuer une estimation de ses droits à retraite via le site internet www.info-retraite.fr.. qui propose un simulateur dénommé "M@rel".

En outre, la réforme des retraites de 2003, renforcée par celles de novembre 2010 et de janvier 2014, a instauré un droit à l'information qui revêt plusieurs facettes :

  • un relevé de situation individuelle qui comporte une synthèse des droits connus tant au titre de la retraite de base que complémentaire. Il est délivré automatiquement à certains âges, mais peut également être sollicité à tout moment (dans la limite d'une fois par an) ;
  • une estimation indicative globale adressée comportant, outre les informations du relevé de situation individuelle, un montant total de la retraite et le montant de chacune des pensions susceptibles d'être versées ;
  • une information sur le régime de retraite des jeunes travailleurs, un point d'étape retraite à partir de 45 ans, une information en cas de projet d'expatriation.
Par ailleurs, d'ici à 2017, chaque assuré devrait disposer d'un compte individuel retraite en ligne regroupant toutes les données sur ses droits acquis au cours de sa carrière, pour tous les régimes. Via ce compte, il sera possible d'effectuer certaines démarches administratives.